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#Critique Spider-Man: Homecoming

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Empêtré dans sa toile après deux Amazing Spider-Man catastrophiques, l’homme-araignée est allé rejoindre la bande du Marvel Cinematic Universe et s’offre ici un reboot moins sombre et plus juvénile. Une nouvelle aventure au ton rafraîchissant, qui convainc sans surprendre, mais qui tisse surtout dans la bonne direction…

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Après une présentation en fanfare dans Captain America : Civil War, Spidey revient pour une aventure solo teintée par la folle jeunesse de son protagoniste principal. Le changement de ton de cette nouvelle version frappe d’emblée, reprenant le style des vidéos filmées au téléphone qui pullulent sur le net. Une entrée en matière déroutante qui, en plus de relier Civil War à cet Homecoming, pose l’esprit d’un film tourné résolument vers la génération YouTube, née avec Internet, smartphone dans les mains, et écouteurs vissés sur les oreilles. Loin des considérations « adultes » des versions Maguire/Garfield, ce nouveau Spidey revient à ses racines et à ce qui est l’une de ses particularités dans l’univers Marvel : c’est un gosse. Teenage movie avant d’être comic book movie, Spider-Man: Homecoming cite John Hugues, nous ressort les canons du genre – le rival, le meilleur ami geek, le bal de promo -, et devient meta dès qu’il le peut. Dans cette jolie formule efficace qu’il parvient à servir, Spider-Man Homecoming ne réinvente certes pas la poudre, mais il défend une identité rafraîchissante qui détonne joliment avec le reste du MCU, dans lequel quasiment tous les films et héros sont interchangeables.

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Toujours dans cette optique, le film la joue modeste, et c’est pour le mieux. Fini les extraterrestres, les terroristes internationaux, les villes entières qui s’écroulent et les mondes parallèles : Spider-Man s’inquiète avant tout de la sécurité de son quartier, et de la jolie fille de la classe. On se retrouve ainsi au plus près d’un Peter Parker redevenu naïf, pataud et attachant, comme aux débuts du tout premier Spider-Man de Sam Raimi. Des éléments qui avaient rapidement disparus dans les adaptations suivantes, au profit de considérations plus sombres et plus matures. Ici, Parker tâtonne, essaie, se trompe, s’améliore et voit sa crédulité remise en perspective par les adultes que sont Tante May et Tony Stark. Les apparitions de ce dernier sont peu nombreuses, mais proposent un rapport d’élève face à son mentor qui bénéficie autant à Spider-Man qu’à Iron Man, qui risque de tirer sa révérence dans les prochaines années.  De plus, après avoir passé un bon moment avec un Spidey jeune et insouciant, ses figures d’autorité ramènent une gravitas qui culminera dans un dernier tiers qui fait complètement, et heureusement, basculer le film.

Spider-Man struggles to pull the ferry together in Columbia Pictures' SPIDER-MAN™: HOMECOMING.

Dans le dernier acte, le ton sautillant, fun et coloré qui commençait sérieusement à s’essouffler laisse ainsi la place à une tension et un drame bienvenus, amenés par un twist qui redistribue les cartes entre personnages à plusieurs niveaux. C’est aussi le moment où Le Vautour, incarné par Michael Keaton, révèle enfin tout son potentiel d’adversaire terrifiant. « Enfin » dirons-nous, car si un bon héros existe surtout par la qualité de son nemesis, celui de Spider-Man: Homecoming met bien trop longtemps à se dessiner. À vouloir trop en faire, le film privilégie le développement de personnages secondaires et d’intrigues loin d’être nécessaires, ce qui alourdit franchement le milieu du film, et diminue l’impact de la trame principale. Pour exemple, les différents sbires du Vautour auxquels on est forcé de s’intéresser ne servent pas à grand-chose, et feront peut-être même grincer des dents certains fans hardcore qui n’attendaient plus rien de ces personnages.

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Cette conclusion joue aussi intelligemment sur toute l’intimité que le film a construit avec le personnage de Peter Parker, et sur ce qu’on pointait du doigt au début de cette critique : il n’est encore qu’un gosse. Marvel semble avoir compris la nature de son personnage, l’intensité du talentueux et omniprésent Tom Holland, et ça paie finalement à l’écran.
Si malgré ses facilités, le fond convainc un tant soit peu, la forme reste tristement dans les clous, et la réalisation de Jon Watts oscille entre quelques saynètes amusantes (John Hughes on vous dit), et du calibré Marvel sans rien qui dépasse. N’est pas Sam Raimi qui veut, et même s’il doit faire avec un montage qui coince aux entournures dans quelques séquences, le réalisateur raconte sans rien transcender, et le film manque de fait de scènes visuellement époustouflantes, ce qui laissera sur leur faim ceux qui attendaient d’en prendre plein les yeux.

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Spider-Man: Homecoming maîtrise son sujet, et propose enfin une vision rajeunie et rafraîchissante de l’homme-araignée à laquelle on a envie de s’accrocher. Cette aventure imparfaite réussit tout même ce que Marvel ne parvient que trop rarement à accomplir : proposer un film différent, dans son ton et ses enjeux, du reste du catalogue de la firme. Reste comme toujours à confirmer ces bonnes intentions, et prendre plus de risques à l’avenir, pour que cette petite renaissance ne soit pas qu’un pétard mouillé.

 

spiderman_homecoming_ver8_xlgSpider-Man: Homecoming

De Jon Watts

Avec Tom Holland, Robert Downey Jr., Marisa Tomei, Michael Keaton, Zendaya Coleman, Jon Favreau, Laura Harrier, Jacob Batalon, Tony Revolori, Michael Chernus, Logan Marshall-Green…

Après ses spectaculaires débuts dans Captain America : Civil War, le jeune Peter Parker découvre peu à peu sa nouvelle identité, celle de Spider-Man, le super-héros lanceur de toile. Galvanisé par son expérience avec les Avengers, Peter rentre chez lui auprès de sa tante May, sous l’œil attentif de son nouveau mentor, Tony Stark. Il s’efforce de reprendre sa vie d’avant, mais au fond de lui, Peter rêve de se prouver qu’il est plus que le sympathique super-héros du quartier. L’apparition d’un nouvel ennemi, le Vautour, va mettre en danger tout ce qui compte pour lui…

En salles le 12 juillet 2017


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